ALARA C'EST BIEN, AHARA C'EST MIEUX !
LUNDI 07 DéCEMBRE 2015 1 réactionsLe Pr Denis Régent animera, lors du Symposium Scanner Volumique de janvier prochain, une session où il sera question du principe AHARA. Il argumentera un thème qui prend de l'ampleur au sein de la communauté radiologique, soucieuse de voir des images dégradées, pour répondre aux règles la diminution de la dose patient.
Le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) est le standard communément utilisé pour d'écrire les dispositions relatives à la gestion de la radioprotection, en particulier dans le domaine médical.
L'avènement du principe AHARA
Ce principe est tout à fait approprié lorsqu'on prend en compte la gestion des risques pour les travailleurs. Mais il est aujourd'hui discuté sur le volet de la radioprotection des patients. Le Pr Denis Régent, ancien Chef du Service de Radiologie de Nancy Brabois, est un fervent promoteur du principe AHARA, ou "High" remplace "Low" dans l'acronyme de départ. "Nous avons tant baissé les doses ces dernières années, que nous en avons oublié la qualité de l'image, s'insurge-t-il. Le problème aujourd’hui n'est pas de baisser la dose au maximum, mais d'obtenir un rapport bénéfice/risque optimal." C'est ce rapport qui devient donc AHARA (As High As Reasonably Achievable).
Définir les bases d'une radiologie personnalisée
Le Pr Régent animera une session sur ce thème lors du Symposium Scanner Volumique de janvier prochain à Nancy. Il reviendra à cette occasion sur la nécessité de prendre le problème sous l'angle du risque encouru par le patient pour des pratiques radiologiques produisant des images de qualité. "Ces dernières années, on nous oblige à faire un haro sur l'irradiation, à coup de chiffres et d'idées reçues souvent fausses car trouvant leur origine dans des extrapolations des catastrophes nucléaires comme Hiroshima, poursuit-il. Il faut arrêter de généraliser et se concentrer sur nos pratiques. A l'heure où l'on parle de médecine personnalisée, nous devons prendre en compte une radiologie elle aussi personnalisée, avec un panel d'activités très varié et où chaque patient est différent."
Actualiser les normes existantes sans tout déréguler
L'exemple du scanner low dose est ici très parlant. "Il est tout à fait approprié dans des campagnes de dépistage et rendra des services significatifs, à terme, reconnaît-il. Mais c'est différent lorsqu'on reçoit un patient en détresse respiratoire. Le scanner low dose doit être proscrit dans ce cas là, sinon on diminue les chances du patient en produisant une image dégradée." Le Pr Régent souhaite dès lors qu'une évaluation exacte des risques soit faite dans chaque discipline radiologique et pour des groupes de patients afin de personnaliser leurs expositions. "Il ne s'agit pas de tout déréguler, poursuit-il, mais plutôt d'actualiser les normes existantes."
Un bruit de fond toujours présent
Cette idée est partagée aujourd'hui par un grand nombre de professionnels et des publications sur cette thématique ont d'ores et déjà vu le jour. "Les scanners modernes embarquent aujourd'hui des détecteurs très sensibles, ce qui a fait chuter considérablement les doses reçues. Mais il arrive un moment où on perd de la résolution de contraste car ils enregistrent également le bruit de fond qui est, lui, toujours présent. C'est un phénomène physique duquel il est difficile de se soustraire."
Voilà donc un sujet qui, dans un environnement où le principe de précaution est très développé, est susceptible d'animer les discussions et d'alimenter une polémique. Rendez-vous donc à Nancy au mois de janvier pour une argumentation plus détaillée du principe AHARA.
Bruno Benque
1 réaction(s) à l'article ALARA C'EST BIEN, AHARA C'EST MIEUX !
Je partage en partie cette analyse mais il me semble opportun de préciser que le radiologue réalisant les actes dispose, du choix des modalités diagnostiques (en fonction de la recherche à effectuer et de la clinique renseignée sur la demande d\'examen formulée par le médecin prescripteur), ainsi que de la procédure la plus adaptée fonction de la qualité des images qu\'il souhaite obtenir (procédure d\'optimisation qu\'il valide en associant ses prérogatives à celles formulée par la physique médicale). L\'esprit ALARA n\'est donc pas une contrainte mais un outil dont il faut exploiter les limites \"Aussi Honnêtement qu\'Humainement Possible\".
Message posté par Philippe (Déconnecté) le lundi 16 octobre 2017 à 13:00:32 en réponse au message n°#1 REPONDRE