L'étude NELSON promeut le dépistage du cancer du poumon par scanner
LUNDI 10 FéVRIER 2020 Soyez le premier à réagirLe New England Journal of Medicine a publié, dernièrement les résultats de l’étude NELSON sur le dépistage du cancer du poumon chez les fumeurs. Il semble que le scanner low dose puisse significativement réduire le taux de mortalité de ces populations.
La question du dépistage par scanner low dose du cancer du poumon est de plus en plus prégnante dans les réflexions des organisations sanitaires.
Une étude sur des fumeurs et anciens fumeurs s’une durée de dix ans
Mais il existe peu de données provenant d'essais randomisés sur la question de savoir si ce dépistage basé sur le volume peut réduire la mortalité par cancer du poumon chez les anciens fumeurs et les fumeurs actuels. L’étude randomisée néerlando-belge NELSON, publiée dans le New England Journal of Medicine en janvier 2020 a rassemblé les données de 13195 hommes (analyse primaire) et 2594 femmes (analyses de sous-groupes) âgés de 50 à 74 ans, fumeurs et anciens fumeurs, qui ont fait l’objet d’un dépistage scanner à T0 (baseline), après 1 an, 3 ans, 5,5 ans et un groupe témoin n’a pas été dépisté du tout. Les chercheurs ont obtenu des données sur le diagnostic du cancer et la date et la cause du décès grâce à des liens avec les registres nationaux aux Pays-Bas et en Belgique, et un comité d'examen a confirmé le cancer du poumon comme cause de décès lorsque cela était possible. Un suivi minimum de 10 ans jusqu'au 31 décembre 2015 a été réalisé pour tous les participants.
Des taux de décès significativement améliorés dans la population dépistée
Chez les hommes, l'adhésion moyenne au dépistage par scanner était de 90,0%. En moyenne, 9,2% des participants sélectionnés ont subi au moins une tomodensitométrie supplémentaire. Le taux global de référence pour les nodules suspects était de 2,1%. À 10 ans de suivi, l'incidence du cancer du poumon était de 5,58 cas pour 1 000 personnes-années dans le groupe de dépistage et de 4,91 cas pour 1 000 personnes-années dans le groupe témoin. D’autre part, la mortalité par cancer du poumon était respectivement de 2,50 décès pour 1 000 personnes-années et de 3,30 décès pour 1 000 personnes-années. Le rapport des taux cumulés de décès par cancer du poumon à 10 ans était de 0,76 dans le groupe de dépistage par rapport au groupe témoin, similaire aux valeurs des années 8 et 9. Chez les femmes, le taux était de 0,67 à 10 ans de suivi, avec des valeurs de 0,41 à 0,52 des années 7 à 9.
Dans cet essai impliquant des personnes à haut risque, la mortalité par cancer du poumon était significativement plus faible chez ceux qui ont subi un dépistage CT volumique que chez ceux qui n'ont subi aucun dépistage. Cette étude semble donc en faveur d’un dépistage organisé du cancer du poumon, à une époque où les modalités ont atteint des niveaux d’irradiation très bas.
Bruno Benque avec NEJM