Coronavirus au scanner : des images différentes selon le stade d'évolution
VENDREDI 21 FéVRIER 2020 Soyez le premier à réagirDans une nouvelle recherche publiée le 20 février 2020 dans la revue Radiology, des chercheurs du Mount Sinai Health System de New York ont démontré que les images scanographiques dans les cas de coronavirus 19 (COVID-19) sont liées à l'évolution de l'infection.
Dans une étude rétrospective réalisée au Mount Sinai Health System de New York et publiée dans la Revue Radiology, des TDM thoraciques de 121 patients symptomatiques infectés par la maladie à coronavirus-19 (COVID-19) provenant de quatre centres en Chine du 18 janvier 2020 au 2 février 2020 ont été examinés. Cette étude s'appuie sur les travaux initiaux des premiers chercheurs au cours des premières semaines de l'épidémie en évaluant un plus grand nombre de patients ainsi qu'en examinant les imagers caractéristiques de la maladie dans la phase plus subaiguë et / ou à un stade plus précoce, avec une vigilance accrue pour la détection.
Une étude sur des patients venus de quatre régions de Chine
En plus de l'âge et du sexe, les informations cliniques recueillies comprenaient les antécédents de voyage et d'exposition (lorsqu'ils sont connus). Tous les patients étaient positifs au COVID-19 via des tests de laboratoire avec une réaction en chaîne de la polymérase transcriptase inverse en temps réel (rRT-PCR). De plus, le nombre de tests rRT-PCR effectués sur chaque patient a été comparé au nombre de jours entre le début des symptômes et la date du premier test positif. Vingt-deux patients venaient de Nanchang (province du Jiangxi) et ont été explorés au scanner sur des coupes de 8 mm d’épaisseur, soixante-neuf venaient de Zhuhai (province du Guangdong) et ont subi une TDM de 1mm d'épaisseur, vingt-deux patients venaient de Chengdu (province du Sichuan) et ont été explorés avec des coupes d’1mm d'épaisseur et enfin huit patients venaient de Guilin (province du Guangxi) et ont été imagés aussi avec des coupes d’1 mm d’épaisseur. Toutes les analyses ont été réalisées sans injection en décubitus dorsal et en inspiration.
Au total, 61 hommes et 60 femmes d’âge moyen de 45,3 ans (tranche d'âge 18 - 80 ans avec un écart type de 16 ans) ont été explorés. 27 (22%) n'avaient aucune opacité en verre dépoli et aucune consolidation au scanner thoracique. Sur les 94 patients présentant de telles opacités, 41 (34%) n'avaient que des opacités en verre dépoli (sans consolidation), et deux patients (2%) avaient une consolidation opacité en verre dépoli. Dix-huit patients (15%) avaient des opacités dans un lobe, 14 patients (12%) avaient deux lobes affectés, 11 patients (9%) avaient trois lobes affectés, 18 patients (15%) avaient quatre lobes affectés et 33 patients (27 %) avaient une maladie affectant les cinq lobes. Soixante-treize des 121 patients (60%) avaient une maladie pulmonaire bilatérale.
Des images scanographiques différentes selon le stade de la maladie
Le temps entre l'apparition initiale des symptômes et la TDM thoracique était connu pour 94 patients et estimé comme précoce (0-2 jours), intermédiaire (3-5 jours) ou tardif (6-12 jours). La fréquence des opacités et de la consolidation du verre dépoli était bien moindre dans le groupe précoce par rapport aux groupes intermédiaire et tardif. Une atteinte pulmonaire bilatérale a été observée chez 10 des 36 patients précoces (28%), 25 des 33 patients intermédiaires (76%) et 22 des 25 patients en retard (88%). Les opacités linéaires, un motif de pavage fou » et un signe de « halo inversé » étaient tous absents dans le premier groupe, mais étaient présents dans le dernier groupe. D’autre part, une distribution périphérique a été trouvée chez 8 des 36 patients précoces (22%), 21 des 33 patients intermédiaires (64%) et 18 des 25 des patients tardifs (72%).
Les chercheurs ont tout de même trouvé plusieurs limites à leur étude. Tout d’abord, certains patients n'ont pas pu être inclus dans l'évaluation en raison d'histoires cliniques incomplètes où le moment précis de l'apparition des symptômes était inconnu. Ensuite, certains patients peuvent avoir reçu une un traitement pour prévenir ou soigner une infection. Enfin, il peut y avoir eu un biais de sélection des patients explorés par TDM dans les établissements.
Écoutez le postcast du Rédacteur en chef de la Revue Radiology au sujet du COVID-19 ICI.
Bruno Benque avec RSNA