Les apports du scanner double énergie dans la prise en charge post-AVC
MARDI 30 OCTOBRE 2018 Soyez le premier à réagirUne hémorragie intracérébrale post-AVC doit être recherchée afin d'appliquer au patient un traitement antiagrégant. Une étude récente publiée dans la revue European Radiology démontre les apports du scanner double énergie dans ce contexte.
Le traitement endovasculaire contre les AVC est la méthode de choix pour les patients ayant subi un accident vasculaire cérébral aigu avec occlusion intracérébrale proximale. Une tomodensitométrie (TDM) doit d’abord être réalisée pour éliminer une hémorragie intracérébrale ou déterminer le score ASPECTS.
Le scanner double énergie pour identifier une hémorragie intracérébrale post AVC
Toutefois, en raison de la nécessité d’un traitement antiagrégant post-opératoire, il est essentiel d’évaluer la taille de l’infarctus et d’exclure également une hémorragie immédiatement après l’AVC. En utilisant la TDM après un AVC, l'hyperdensité hémorragique ne peut pas être différenciée d'une anomalie hyperdense de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Les deux peuvent masquer un infarctus sous-jacent en développement. Cependant, le scanner double énergie peut distinguer de manière fiable l'hémorragie intracérébrale du produit de contraste en raison d'une perturbation de la BHE après injection, mais il pourrait également être utile pour la visualisation précoce de l'infarctus avant l'AVC.
Une étude sur les apports du scanner double énergie
L'objectif d'une étude récente menée par les Prs Tanja Djurjevic et Astrid Ellen Grams, du Service de neuroradiologie du Medical University of Innsbruck (Autriche et publiée dans la revue European Radiology était de déterminer si les reconstructions par scanner double énergie étaient optimisées pour la visualisation de l'œdème pouvaient faciliter une meilleure détection des infarctus précoces après un traitement endovasculaire d'AVC. 46 patients (21 femmes et 25 hommes; âge moyen: 63 ans) ont été inclus dans cette étude rétrospective. Les séries en fenêtres cérébrale, virtuelle sans contraste (VNC) et VNC optimisée pour la visualisation de l'œdème ont été évaluées. L'imagerie de suivi a été utilisée comme standard pour la comparaison. Les différences de densité du côté controlatéral à l'infarctus ont été également déterminées. La détection d'infarctus a été évaluée par deux lecteurs aveugles, ainsi que le bruit et le contraste de l'image à l'aide des échelles de Likert.
Des différences de densité significatives dans les séries de visualisation de l'œdème
Les différences de densité les plus élevées ont été trouvés dans la série de visualisation de l'œdème (73,3 ± 49,3 UH), comparés aux séries en fenêtre cérébrale (-1,72 ± 13,29 UH) et VNC (8,30 ± 4,74 UH). La visualisation de l'œdème avait le taux de détection d’infarctus le plus élevé avec une valeur seuil inférieure à 50,7 UH, malgré un bruit d’image légèrement plus prononcé. Enfin, la localisation de l'infarctus n'a pas affecté la détectabilité (p> 0,05 chacun).
Les chercheurs ont ainsi pu conclure que la série de visualisation de l'œdème améliore le contraste et permet une meilleure détection précoce de l'infarctus que les séries VNC ou les séries en fenêtre cérébrale après AVC.
Bruno Benque avec European Radiology