Événements significatifs en radioprotection: comment sont-ils déclarés à l'étranger ?
MARDI 09 AVRIL 2019 Soyez le premier à réagirL'ASN vient de publier un nouveau numéro de son bulletin "Sécurité du patient" consacré aux processus de déclaration internationaux d'événements significatifs en radiothérapie. Les professionnels pourront ainsi compare leurs pratiques avec leurs collègues étrangers.
La directive européenne 2013/59/Euratom du 5 décembre 2013 impose aux Etats membres de l’Union européenne de mettre en place un dispositif de retour d’expérience pour diffuser les enseignements tirés des événements significatifs de radioprotection.
Un système de déclaration des événements significatifs obligatoire en France
La démarche de retour d’expérience a pour objet de recueillir des informations sur les incidents, anomalies et accidents déclarés dans le cadre de la pratique de la radiothérapie, d'analyser leurs causes, de mettre en place des actions correctives et préventives afin d’éviter qu’elles ne se reproduisent et de diffuser les enseignements tirés auprès de l’ensemble des centres de radiothérapie. En France, la déclaration des événements significatifs de radioprotection (ESR) pour les activités nucléaires est obligatoire depuis juillet 2007, ce qui n'existe pas dans d'autres pays où le processus de déclaration est volontaire. Elle repose, pour la radiothérapie, sur des critères définis dans le guide n°16 de l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN).
Un processus basé sur le volontariat en Belgique et au Royaume-Uni
Le groupe de travail pluridisciplinaire en radiothérapie promu par l'ASN a souhaité consacrer un numéro spécial du bulletin "La sécurité du patient", qu'elle édite régulièrement, dédié aux processus de déclaration en cours à l’étranger. En Belgique, par exemple, un système standardisé d’enregistrement interne et d’analyse des événements indésirables a été mis en place en 2008 une plateforme de benchmarking gérée par et pour les professionnels de la radiothérapie, dans le cadre du plan national de lutte contre le cancer. Aujourd'hui à caractère facultatif et volontaire, cette démarche deviendra sous peu obligatoire.
Un suivi international des pratiques et des erreurs en radiothérapie
Au Royaume-Uni, la déclaration est aussi volontaire et se fait au travers du "National Voluntary Radiotherapy Reporting and Learning system" résultant des recommandations " Towards Safer Radiotherapy" de 2008. Rappelons enfin la plateforme de l'European SocieTy for Radiotherapy and Oncology nommée ROSEIS (Radiation Oncology Safety Education and Information System) ainsi que SAFRON (SAFety in Radiation ONcology), la base de données internationale mise à disposition des professionnels du monde entier par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en décembre 2012.
Bruno Benque avec l'ASN