Le scanner low dose pour dépister le cancer du poumon
JEUDI 29 AOûT 2013 Soyez le premier à réagirLe dépistage du cancer du poumon sera possible prochainement grâce aux techniques nouvelles de scanographie à faible
dose. Encouragés par une étude américaine et par leurs travaux de recherche, les scientifiques français ont conclu que le ratio bénéfices/risques d'une telle campagne serait satisfaisant pour des populations à risque, en premier
lieu, évidemment, les fumeurs.
Les techniques de scanographie low dose permettront bientôt de lancer des campagnes de dépistage du cancer du poumon en France. C'est ce qu'une commission pluridisciplinaire d'experts, initiée par l'Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT) et le Groupe d'Oncologie de Langue Française (GOLF) a retenu de ses travaux.
Une baisse de la mortalité par cancer du poumon baissée de 20%
Jusqu'à présent, de telles campagnes n'étaient pas réalisables, car ne présentant pas de ratios bénéfices/risques satisfaisants. La radiographie du poumon, d'une part, bien que peu irradiante, n'est pas assez précis pour détecter à coup sûr les petits nodules cancéreux précoces. D'autre part, les scanner thoracique classique est approprié dans la recherche de lésions de ce type mais délivre une dose importante pouvant entraîner, dans une très faible proportion, des cancers induits par les rayons. L'avènement du scanner thoracique à faible dose change de manière significative les données du problème. Une étude à grande échelle, la National Lung Screening Trial (NLST), lancée par le National Cancer Institute américain en 2011, a évalué à 20% la baisse de mortalité par cancer du poumon grâce au scanner faible dose, comparé à la radiographie du poumon.
Un dépistage réservé à un public ciblé
Du coup, la communauté scientifique, avec l'IFCT et le GOLF en figure de proue, a planché sur ce sujet et émis la possibilité d'initier des campagnes de dépistage par scanner faible dose. Il s'agit de faire pratiquer cet examen sans injection de produit de contraste par des praticiens formés à la procédure. Mais elle recommande de cibler le public susceptible de bénéficier de cette pratique. Il s'agit de fumeurs ou d'anciens fumeurs, âgés de 55 à 74 ans, sans maladie évolutive grave ni infection pulmonaire récente, entre autres critères. Le comité d'experts a, de plus, édité un protocole de suivi des patients sur lesquels des nodules seront détectés, suivi proportionnel au diamètre de ces nodules. Ainsi, s'il est inférieur à 4mm, il sera considéré comme négatif et ne nécessitera pas de traitement immédiat. Au delà de 10 mm, des investigations plus poussées sont préconisées afin d'éliminer les faux positifs.
Reste maintenant à affiner ces protocoles par de nouvelles études, avant de de mettre en place un tel dépistage.
Bruno Benque
DSIH