Dépistage du cancer du sein: Radiologues et gynécologues unis contre la désinformation
VENDREDI 23 JUIN 2017
La Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) annonce se joindre à la nouvelle campagne lancée par la Collège des gynécologues pour contrer la désinformation qui entoure le dépistage du cancer du sein en France. La Ministre, ancienne Présidente de l’INCa, est aussi interpelée sur ce thème.

Alors que le taux de participation aux campagnes de dépistages du cancer du sein baisse de 60 % à 52 %, selon les dernières estimations, sur le territoire français, le Collège national des gynécologues et obstétriciens tire la sonnette d’alarme.
Les gynécologues lancent une contre-offensive face à la désinformation
Le doute s’est en effet installé dans dans la conscience collective, l’efficacité ou la sûreté du dépistage étant mises à mal par des risques annoncés de faux négatifs, faux positifs, excès d’irradiation, surdiagnostic, voire de surtraitement. Pour faire face à ce que l’on peut assimiler à de la désinformation, la société savante des gynécologues amorce une contre-offensive en lançant une campagne* envers les femmes intitulée : "Et vous ? Pour vos seins, qu’en pensez-vous ?"
Il s’agit notamment de leur rappeler que l’irradiation produite par les deux incidences de mammographie de dépistage équivaut seulement à trois mois d’exposition naturelle (0,6mSv), que les éventuels surdiagnostics n’entraînent pas obligatoirement des surtraitements et que la mortalité secondaire au cancer du sein a baissé d’au moins 20% depuis que le dépistage a été mis en place.
Le FNMR se joint à la nouvelle campagne de promotion du dépistage du cancer du sein
Dans ce contexte, les radiologues ont décidé de se joindre à l'alerte lancée par les gynécologues pour défendre le dépistage organisé du cancer du sein. Dans un communiqué publié par la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR), ils constatent que la participation des femmes au dépistage organisé stagne. ”Elle est même en recul dans certains territoires et elle est aussi menacée en raison de la fermeture de cabinets de radiologie de proximité due aux attaques répétées par la CNAMTS contre la radiologie”, rappelle ce communiqué. Si le dépistage organisé est réalisé à 90% par les médecins radiologues libéraux, il repose sur la formation spécifique des médecins et des manipulateurs, sur le contrôle qualité des équipements, sur la double lecture des mammographies afin de garantir le plus haut niveau de qualité et de sécurité du diagnostic.
La Ministre des Solidarités et de la Santé, ancienne Présidente de l’INCa, interpelée
D’autre part, les études scientifiques montrent que le dépistage organisé est bénéfique pour les femmes, le rapport de l'INCa sur les cancers en France 2016 évaluant à 1,5% la baisse de la mortalité pour ce cancer entre 2005 et 2012 en raison, notamment, de la précocité du dépistage et des progrès thérapeutiques. Aussi, les médecins généralistes, gynécologues ou radiologues sont, ensemble, engagés dans le dépistage et en appellent au soutien total des pouvoirs publics. ”La FNMR sait pouvoir compter sur la nouvelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, ancienne présidente de l’INCa”, annonce ainsi le communiqué de la FNMR, qui demande au ministère de la santé et à l'INCa de ne pas laisser sans réponse les campagnes de dénigrement du dépistage. ”Il faut, au contraire, en associant les professionnels et en s'appuyant sur les études scientifiques, rassurer les femmes”, conclut-il.
Bruno Benque