L'activité des scanners et IRM n'est pas optimisée au Québec
MARDI 11 SEPTEMBRE 2018 Soyez le premier à réagirLe quotidien québécois La Presse rapporte un défaut important d'optimisation des modalités d'imagerie en coupe dans les établissements publics de ce territoire. La pénurie de manipulateurs et la pertinence des examens sont mis en cause.
L'Association des radiologistes du Québec (ARQ) et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) ont commandé une étude au Pôle santé HEC Montréal afin d'évaluer le taux d'utilisation des modalités d'imagerie dans les structures publiques du Québec.
Plus de 80% des modalités d'imagerie en coupe sous-utilisées au Québec
Un rapport de recherche, publié en juin 2018 mais dont les conclusions n'ont pas été rendues publiques, a pu être consulté par les journalistes de La Presse qui en a donné les grandes lignes. Il s'avère que les modalités d'imagerie médicale en coupe sont sous-utilisées dans les hôpitaux de Montréal, de Laval et de la Montérégie, pour 81% des scanners et 82% des IRM. Il faut dire que le Ministère a fixé comme objectif un fonctionnement des appareils d'imagerie en coupe de 16 heures par jour, 7 jours sur 7, ce qui est ambitieux.
Un manque de moyens humains et financiers pour le bon fonctionnement des services
L'une des causes majeures de ce dysfonctionnement vient de la pénurie de manipulateurs qui sévit depuis que les structures privées se sont vues transférer la gestion des échographies prises en charge par l'assurance maladie en 2016. Cette mesure a attiré un grand nombre de manipulateurs compétents en échographie dans le privé en raison notamment de leurs conditions de travail qui se seraient détériorées dans le privé. Des voix s'élèvent ainsi pour mettre en exergue les budgets importants consentis par le Ministère pour renouveler le parc de modalités mais pas pour le faire fonctionner correctement.
La pertinence des examens d'imagerie également au centre des préoccupations
Le problème de la pertinence des examens d'imagerie est aussi évoqué par les radiologues interrogés lors de cette enquête, certains d'entre eux évaluant à 25% le taux de demandes inutiles et souhaitant que les prescripteurs soient formés sur ce point. À la FMSQ, on évoque même le développement d'une solution d'aide à la prescription pour accompagner les médecins référents dans le processus de prescription. Enfin, le transfert des scanners et IRM vers le privé a été envisagé mais les tutelles craignent les mêmes effets que pour l'échographie…
Bruno Benque