Exposition des travailleurs : un bilan 2018 plutôt satisfaisant
LUNDI 16 SEPTEMBRE 2019
La situation des travailleurs du domaine médical exposés aux rayonnements ionisants reste globalement stable en France en 2018, selon la nouvelle étude annuelle de l'IRSN. Ce document épingle une nouvelle fois les acteurs de la radiologie interventionnelle pour leur exposition aux extrémités.

L'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) vient de publier son étude annuelle de l'exposition des travailleurs en France en 2018.
8% de travailleurs supplémentaires suivis en 2018 dans le secteur sanitaire et vétérinaire
Dans ce document, on remarque que les effectifs de travailleurs exposés aux rayonnements ionisants dans les secteurs médical et vétérinaire ont peu évolué dans leur répartition par rapport à l’année 2017. 40% d'entre eux évoluent dans le secteur de la radiologie (radiodiagnostic et radiologie interventionnelle à parts égales).
Mais leur nombre a augmenté de 6% en 2018, alors que cette augmentation ne dépassait pas 1% au cours des années précédentes.
En termes de dose collective, les résultats sont encore en baisse (-4%) par rapport à 2017, et c'est la médecine nucléaire qui enregistre la dose collective la plus importante (23%), avec une proportion de l’effectif exposé la plus importante (41%), devant le radiodiagnostic (près de 20%) et les soins dentaires (16 %). Sur le plan individuel, 30 % des acteurs de la médecine nucléaire ont reçu une dose supérieure à 1 mSv.
À noter que la dose individuelle annuelle maximale du domaine médical et vétérinaire a été enregistrée en 2018 chez un travailleur de la logistique et maintenance du médical qui intervenait sur le réseau des effluents de médecine nucléaire d’un établissement hospitalier, avec une dose de 100 mSv.
La radiologie interventionnelle une nouvelle fois pointée du doigt pour l'exposition aux extrémités
Pour le suivi de leur dose aux extrémités, 88 % des travailleurs portaient des bagues, principalement dans le secteur de la radiologie, 35 % pour le radiodiagnostic et 19 % pour la radiologie interventionnelle. Mais c'est encore la médecine nucléaire qui contribue le plus aux expositions des extrémités avec 54 % de la dose totale enregistrée.
Cependant, l'IRSN identifie une nouvelle fois des dysfonctionnements dans le secteur de la radiologie interventionnelle. Cette activité a enregistré notamment deux cas de dépassement de la limite réglementaire de dose équivalente aux extrémités (500 mSv) en 2018. Mais ce secteur comprend le plus grand nombre de travailleurs dont les résultats aux extrémités restent en-dessous du seuil d’enregistrement (69 %).
Les expositions internes restent stables
Enfin, les travailleurs du domaine médical ont reçu, au cristallin, une dose totale d’environ 1,9 Sv et une dose individuelle moyenne de 1,83 mSv, avec 70 % des travailleurs n'ayant reçu aucune dose supérieure au seuil d’enregistrement.
Pour terminer sur l'exposition interne, l'IRSN a identifié 1,7 % de mesures positives qui concernent, comme en 2017, des travailleurs exerçant essentiellement dans le secteur de la médecine nucléaire. Les examens anthroporadiométriques dans ce secteur ont objectivé 20% de mesures positives en 2018, chiffre comparable à celui de 2017.
Bruno Benque avec IRSN