Radiopédiatrie et radioprotection : l'IRSN fait le point
MARDI 13 OCTOBRE 2020
Dans son numéro de juillet 2020, le Magazine Repères de l’IRSN a dédié un dossier à la radiopédiatrie. Très surveillé par les radiopédiatres depuis longtemps, le risque ionisant pour les enfants les conduit à remplacer le scanner par l’échographie ou l’IRM, quand c’est possible. De leur côté, les cardiologues interventionnels réduisent les cadences d’images.

Le magazine mensuel Repères, élaboré par l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), a proposé dans son numéro de juillet 2020 un dossier sur la radioprotection en radiopédiatrie.
Un combat de longue date des radiopédiatres contre les rayonnements
Cette population est très surveillée depuis plusieurs années et des études à grande échelle ont été mises en place, notamment au niveau européen. C’est ainsi que l’étude EPI-CT réunit un million d’enfants de neuf pays européens et explore tous les cancers solides de façon fiable grâce au calcul élaboré́ de la dose à l’organe. Ses résultats sont attendus pour 2020 et fourniront à la radioprotection un chiffrage du risque radio-induit.
Le magazine donne, d’autre part, la parole au Pr Hubert Ducou Le Pointe, radiopédiatre à l’hôpital d’enfants Armand-Trousseau (AP-HP) et à la pointe de ce combat depuis longtemps. « Beaucoup de radiopédiatres sont impliqués dans la radioprotection nationale et internationale à travers des groupes et des projets européens, comme le Lake Starnberg Groupissu de la Société́ européenne de radiologie pédiatrique. C’est devenu une tradition. »
Remplacer le scanner par l’échographie et l’IRM
Même si les modalités de scanner, qui sont les plus irradiantes globalement, ont bien progressé dans ce domaine, ils sont, quand c’est possible, remplacés par l’échographie ou l’IRM. Et pour favoriser ce transfert, les spécialistes souhaiteraient une modification de la CCAM afin de contrebalancer le modificateur des examens radiologiques qui les valorise mieux que les échographies ou les IRM.
Restent les Niveaux de Référence Diagnostique (NRD), qui ont vu le jour il y a quinze ans mais qui restent, selon l’IRSN, assez peu utilisés en pédiatrie et difficiles à mettre à jour, en raison de données insuffisantes. C’est la raison pour laquelle l’IRSN a mené une enquête auprès d’une quinzaine d’établissements et en 2019, de nouveaux NRD ont été définis.
Les cardiologues interventionnels réduisent les cadences d’images
Sur le champ de la cardiologie interventionnelle également, le risque radio-induit est très surveillé. Le magazine Repères commente dans ce cadre l’étude épidémiologique Coccinelle, initiée en 2011 par l’IRSN et qui suit 19 000 enfants environ, issus de 15 centres français de cardiologie pédiatrique. Il en résulte une première évaluation du risque « vie entière » accru de 0,4 à 6% pour tout type de cancer. Les centres de cardiologie interventionnelle sont très sensibilisés à cette problématique et ont réduit, par exemple, les cadences des séries de radiocinéma à 7,5 images par seconde. Les progrès techniques, notamment concernant les dispositifs médicaux implantables, ont d’autre part permis de réduire les temps de procédures.
Ce dossier évoque également la radioprotection des enfants in-utéro, lorsque la mère doit subir un examen radiologique ou pire, des séances de radiothérapie.
Bruno Benque avec IRSN