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Une étude sur les fractures ulnaires provoquées par les violences conjugales

VENDREDI 08 JANVIER 2021 Soyez le premier à réagirSoyez le premier à réagir

Selon une étude présentée lors du dernier congrès virtuel de la Radiological Society of North America (RSNA), près d’un tiers des femmes adultes qui subissent une fracture non déplacée de l’ulna peuvent être victimes de violence de leur compagnon. Les chercheurs expliquent qu’une chute, souvent évoquée par les patientes, provoque souvent fracture du radius.

RSNA 2020

Les fractures du cubitus se produisent souvent lorsque les personnes lèvent la main pour éviter que leur visage ne soit frappé par un objet. Ces traumatismes sont appelés « fractures de la matraque », car elles sont fréquemment observées chez les personnes qui tentent de bloquer les coups matraque assénés par des policiers.

Enquête dans l’historique des dossiers médicaux

Le Dr Bharti Khurana, radiologue au Brigham and Women’s Hospital de Boston (USA) et auteur principal d’une étude sur les fractures ulnaires dans les violences conjugales, avait observé ces fractures dans sa pratique pendant des années, principalement chez des hommes. Mais occasionnellement, c'était une femme à qui elle avait à faire, ce qui qui soulevait en elle quelques questions.

« Je voyais ces types de blessures chez les hommes, mais de temps en temps, je les voyais chez les femmes, rapporte le Dr Khurana. Je ne l'ai jamais mis en corrélation avec la violence entre partenaires intimes jusqu'à récemment. J'ai partagé mes réflexions avec nos chirurgiens orthopédistes et, avec leur intérêt et leur soutien, j'ai décidé de poursuivre l'étude. » Pour celle-ci, le Dr Khurana et ses collègues ont recherché dans les dossiers médicaux électroniques de six hôpitaux des fractures cubitales isolées chez des femmes âgées de 18 à 50 ans. Ils ont identifié 62 patientes, âgées en moyenne de 31 ans. Sur ce nombre, 12 ont été confirmées pour violence conjugale et huit autres étaient soupçonnées de violence entre partenaires intimes.

Les chutes, souvent évoquées par les patientes, provoquent plutôt des fractures du radius

L'analyse des radiographies a démontré que la violence entre partenaires intimes était fortement associée à des fractures à déplacement minimal. « Les caractéristiques radiologiques que nous examinions étaient l'emplacement de la fracture, le schéma de la fracture en termes de rupture et un éventuel déplacement, poursuit le co-auteur principal de l'étude, le Dr David Sing, un résident en chirurgie orthopédique du Boston Medical Center. On identifiait en général une fracture à déplacement minimal, ce qui signifie que l'os est complètement cassé mais n'a pas changé de manière significative. »

« Les femmes souffrant de fractures ulnaires suite à la violence du partenaire intime qui hésitent à signaler le crime attribueront souvent leurs blessures à une chute, ajoute le Dr Khurana. Cependant, les chutes sont susceptibles d'entraîner plutôt une fracture du radius. » Cette observation a été corroborée par l'étude, car toutes les patientes qui n'ont pas été victimes de violence conjugale avaient des fractures ulnaires à la suite d'accidents de la route ou de heurts accidentels. Sur les huit patients pour lesquels la violence entre partenaires intimes était soupçonnée, quatre ont signalé une chute. Il est en fait rare de se casser le cubitus lors d’une chute. Si un radiologue voit une fracture ulnaire qui n’a pas été déplacée et que la femme dit qu’elle a fait une chute, c’est en fait assez préoccupant car cela évoque peut-être une violence conjugale. »

Un problème accentué lors des périodes de confinement

Les résultats de l'étude suggèrent que le dépistage de la violence entre partenaires intimes peut être sous-utilisé. La documentation officielle relative à l'évaluation ou au dépistage de la violence conjugale a été réalisée dans seulement 40% des cas de violence conjugale confirmée ou soupçonnée dans l'étude. Selon les chercheurs, les radiologues qui observent des fractures ulnaires non déplacées peuvent aider à combler ce déficit en informant le médecin du service des urgences ou le chirurgien orthopédiste qu’ils sont peut-être en présence de violence entre partenaires intimes. Le prescripteur peut alors examiner les antécédents cliniques du patient pour voir s'il y a quelque chose de suspect. « Une analyse minutieuse des examens d’imagerie précédents peut également aider les radiologues à confirmer leurs soupçons de violence entre partenaires intimes », déclare quant à lui un autre co-auteur de l’étude, le Dr Rahul Gujrathi, chercheur en radiologie au Brigham and Women’s Hospital.

Dans l'étude, par exemple, la seule analyse de l’historique des patientes a pu soulever des soupçons de violence conjugale chez 75% d’entre elles. « Nous avons des ressources que nous pouvons fournir aux patientes qui sont prisonnières de cette situation, confirme le Dr Sing. C'est particulièrement important pendant le COVID-19, où nous avons vu le taux de violences entre partenaires intimes augmenter alors que des personnes sont piégées à la maison avec leurs agresseurs. »

Le Dr Khurana, qui consacre une grande partie de ses recherches à l'identification des signes radiologiques de violence conjugale, estime qu'une prise de conscience plus répandue de l'association entre les fractures ulnaire et la violence conjugale aidera à permettre une détection et une intervention plus précoces. « Plus tôt nous pouvons aborder et changer less comportement, mieux c'est, a-t-elle conclu. Si nous diagnostiquons tôt, nous avons de meilleures chances de briser le cycle de la violence. »

Bruno Benque avec RSNA


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